Une dimension hautement mythologique se dégage de l’oeuvre de Claudine Grisel. Il s’agit d’une communion entre une mythologie à la fois classique et personnelle. Classique, parce qu’au moment où elle fréquentait l’académie, elle a beaucoup copié les classiques. Personnelle, parce que, obéissant à ses émotions, elle a voulu les projeter, dans un langage propre, nourri de culture humaniste, sur la toile. En dernière analyse, les héros, dieux et demi-dieux, sont ses propres émotions. Et c’est en cela que son œuvre crée, à elle seule, une mythologie dans son essence. Une mythologie dont elle est le Panthéon.

Si maître-mot, concernant son œuvre, il y a, cela ne peut être qu‘énergie. Plus exactement, interaction entre l’énergie donnée par le cosmos et celui qui la reçoit. Il s’agit, in fine, d’une mystique se déclinant dans un langage mythologique plastique. Ce langage plastique trouve son expression dans la lumière, en tant qu’état de grâce. Si l’arrière-plan vibre dans un chromatisme rendant trouble la perception du sujet, c’est que par la lumière qu’il émane, il exprime l‘indicible. À l’intérieur de cet univers indicible. la forme acquiert un langage mythologique à la charnière entre classicisme et discours contemporain… L’homme est simultanément un réceptacle et un passeur d’énergie… Le corps est pris dans son immatérialité cosmique.

Son univers est celui du mythe dont elle est le sensible démiurge. Elle le travaille et le transforme au gré de sa sensibilité.


Par la lumière transcendée, elle porte le temps de rêve à notre regard.